Adèle Bréau (@adelle.fr)
1358 posts - 192.36k followers - 2415 following
Foodshionista - Fashion, food editor in chief @galafr, ex @ellefr, writer @editionsjclattes Prix Maisons de la presse 2023 pour L’Heure des femmes
Ces gens qui trouvent stylé d’arriver à l’arrache a l’aéroport - « Il est à quelle heure, l’avion ? » Quand on part en vacances, et alors qu’on a éventré la moitié de son placard au milieu du salon, réussi à réunir des couples de chaussettes en nombre suffisant, enfermé des monceaux de produits de beauté dans des ziplocs au futur bien sombre, vient fatalement le sujet du départ. Le vrai. Celui qui se fait bien souvent à cinq du mat, après une nuit d’angoisse passée à rêver, en sueur, que pour la première fois de notre existence le réveil n’a pas sonné, et que les enfants se sont réveillés à midi. Et là il y a deux écoles. – La première, la mienne. Celle des gens qui aiment aller à l’aéroport, lieu qu’ils considèrent comme une première étape de villégiature fort agréable. Qui adorent trainasser au Relay H pour acheter des monceaux de revues improbables, des Maltesers et des best-sellers qui pèsent un âne mort, s’attabler au Starbucks avant même d’avoir passé la sécurité, faire du lèche-vitrines à la pharmacie, acheter à prix d’or des produits de beauté Clarins et du maquillage Chanel, de la vodka en bouteille de 5 litres, des cartouches de clopes par nostalgie et parce que c’est moins cher, du parfum parce que décoller c’est un peu changer de vie, et puis faire pipi aussi parce qu’il faut bien évacuer le mocha grande à 6,80 euros. Bref il y a donc l’école de ceux qui ont besoin de quatre grosses heures pré-embarquement pour se sentir BIEN. Et puis aussi parce qu’on ne sait JAMAIS ce qui peut arriver. Un arbre en travers de l’autoroute, le taxi qui tombe en panne d’essence, qu’on se soit trompé d’aéroport (« Roissy, c’est bien Charles de Gaulles ? T’es sûr ? Hein ?? ») ou un changement d’heure dans la nuit duquel on n’ait pas été avisé. – Et puis il y a l’autre « école » (enfin « école »…), celle de mon mec. Soit celle des gens qui disent, hyper fiers : « L’avion est à 10h20 ? Pfff, partons à 8h45, on sera large ». Et qui se moquent ouvertement de vous lorsque vous écarquillez des yeux, au bord de l’apoplexie devant tant de nonchalance temporelle crasse. (...) La suite sur adeledebrief. Lien en bio. #vacances #aeroport #avion #horairesamere
Merci @tiziano.raw @gurtlermatthias pour ces belles photos souvenirs d’une soirée mémorable (et à @unerobeunsoir pour cette robe @lanvin de toute beauté) et aux @maisondelapresse_officiel bien sûr 🙏 Longue vie à l’histoire de Menie, de Mireille, Suzanne et Esther, et au dialogue que le roman ouvre entre les générations. Et merci pour vos nombreux messages 🥹💕💕🙏
Dans les 10 coups de cœur de la rentrée littéraire du @leparisien au côté de l’immense Pierre Lemaître, Leila Slimani, Beigbeder, Camille Laurens, Jean-Christophe Grangé, @philippebessonauteur et sous le regard bienveillant de ma bonne fée @tatianaderosnay « je crois qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Enfin, le plus tard possible, mais on peut... Ah c’est superbe ! Quel pied ! » 🤩 @editionsjclattes 🙏 @sandrinedantard @paulineconradsson @gregoryplouviez
✨ 𝗠𝗢𝗥𝗧 𝗔𝗨 𝗖𝗛𝗔̂𝗧𝗘𝗔𝗨 Vous les attendiez… La #TeamRomCom, composée de @isa.alexis7, @toniebehar, @adelle.fr et @marie_vareille, revient cette année avec @juliensandrel pour le roman « Mort au château », en librairie le 2 octobre ! 😍 Mêlant délicieusement intrigues romantiques, mystère à élucider et ambiance de Noël féerique, ce nouveau roman choral vous fera passer des fêtes inoubliables ! 🎄🔍 Alors, hâte d’en savoir plus ? On se retrouve au château le 2 octobre ? ✨ 📚 Disponible en précommande #editionscharleston #bookstagram #roman #mortauchateau #teamromcom #isabellealexis #toniebehar #adelebreau #marievareille #juliensandrel
C’était une soirée d’été à Montmartre. Il était entré à La Mascotte, main dans la main avec Audrey, sa femme. Ils s’étaient assis et ils avaient refait le monde, les yeux dans les yeux, en riant follement. Je m’étais dit que je voudrais vieillir comme lui, cet homme sans âge qui avait sempiternellement l’air de découvrir le monde, curieux toujours, ravi, avec cette pointe de bitchy style qui faisaient le sel de ses ebaudissements. Wazy waza wazy wazy waza. C’est les vieux cons qui râlent, qui trouvent que tout était mieux avant, que les rues sont sales et que les jeunes perdent leur temps, me suis-je dit alors. Depuis, chaque fois que je passe rue de Rivoli, sous ces grandes arcades où il avait élu domicile face aux arbres des Tuileries, je pense à cet homme qui m’a toujours tellement impressionnée à travers ce petit écran qui nous a façonnés bien plus que nous ne voulons le croire. Choqués, instruits, enchantés, marqués à vie. Paris Dernière, Rive droite, Rive gauche, Tout le monde en parle, 93 faubourg. Je suis de cette génération Ardisson de la liberté reine, trop peut-être parfois mais c’est comme ça. Celle des idées loufoques et géniales, de Quand c’est trop c’est Tropico, du soufre et de la folie, de l’érudition et d’une provocation cachant mal une émotion affleurant sous cette quête de l’âme humaine paradoxale, forcément paradoxale, enfin, ne l’oublions pas. Depuis, je tente de vieillir comme ce monsieur Ardisson qui avait l’air si gai. Les yeux grands ouverts sur tout ce que ce petit monde imparfait trouvera toujours à inventer (mon Dieu mais où trouve-t-il tout ça ?) pour l’analyser, le triturer, l’interpréter. Sans juger. Sans râler. Sans excès de moralité. L’accueillant avec enthousiasme, classe et liberté.
Tu viens écrire la carte pour mamie ? » Jour 482 des grandes vacances, trois avant la rentrée, et cette phrase qui résonnait quotidiennement à la table familiale du petit-déjeuner, tandis que notre jus d’orange laissait sur le papier protecteur de ladite carte une énième marque témoin du temps passé à patienter. Oui, on avait la flemme d’écrire ces quelques mots griffonnés au dos d’un paysage de plage de la côte basque, sur laquelle papa et maman avaient tracé une petite croix pour montrer à mamie où était notre maison. Aujourd’hui que mamie est partie, on retrouve la plage cochée de la côte basque délavée, cornée aux bordures, conservée comme une relique dans une vieille boite de Traou Mad avec les autres, celles de la colo et de cet été 82 où on en avait même envoyé deux. Et l’on comprend alors le ratio charge mentale de l’expéditeur / plaisir du destinataire, totalement déséquilibré, aujourd’hui qu’on bondit d’ivresse quand notre ado daigne nous lâcher un like sur un texto. Et si la carte postale n’avait pas dit son dernier mot ? De nos jours, on vend encore chaque année 145 millions d’exemplaires (dont 80 % l’été) de ce format lancé en 1870. « En Normandie, quand y’a de la moule, on a la frite », « Le Périgord, c’est bon pour mon corps »... Guirlande de fesses en strings multicolores face aux cimes enneigées, marmotte rigolote, petit chat narquois sur panorama auvergnat, en 2025, ainsi pioche-t-on encore dans ces cartes kitsch comme dans ses souvenirs, à l’ère des emojis bisous expédiés d’un coup de pouce sans y penser. Les adeptes de la slow life et autres nostalgiques de cet objet populaire ne s’y sont pas trompés, qui continuent d’élire parmi leurs centaines de contacts plus ou moins véritables ceux auxquels ils consacreront cet infime effort manuel au petit-déjeuner (1/2)…
« Eh mais tu sais quoi ? En plus, Grand petit-enfant sera là. Sisi je te jure, il passe le week-end avec nous !!! » Et ma mère et moi de nous ébaudir comme si Jean-Jacques Goldman nous faisait la grâce de quelques heures en son éminente présence. C’est arrivé sans prévenir. Il y a quelques mois à peine, on avait pourtant le dessus sur cette petite personne née de nos entrailles, élevée à grands renforts d’éveils à l’aube, de soirées refusées, d’après-midis passées à mater d’un œil torve ses progrès sur l’échelle horizontale du parc du coin où, valeureusement emmitouflée, on se poussait au cul pour achever nos 48 heures hebdomadaires collés l’un à l’autre. Et puis voilà, depuis un moment qu’on n’a pas vu venir, la personne plus si petite s’envole, comme les morceaux d’enfance encore agrippés à lui comme des petits bouts de PQ sous une chaussure. Et l’être hybride de prévenir comme ça « j’ai une soirée ce soir / un pique-nique / des potes de potes qui nous invitent ». Ah. Ainsi l’ado est-il devenu comme ces types toxiques dont on quémandait autrefois quelques secondes d’attention volées à leur féerique existence sans nous, nous mettant en quatre pour proposer les plus guedins des programmes, emmagasinant des moments qu’on savait volatiles avant de les consigner précieusement dans notre boîte à souvenirs. Ploc, un de plus. Oui, l’ado est devenu comme ces invités qui gardent leur blouson pour signifier sans peiner qu’ils partiront bientôt, qu’ils ne font que passer, parce qu’ainsi va la vie et c’est très bien puisqu’on l’a élevé pour qu’il soit bien ici et bien très loin. Puisque c’est ailleurs qu’ira mieux battre ton cœur. Et puisque nous t’aimons trop pour te retenir. Allez Jean-Jacques, en attendant, viens mettre la table.
Les baisers de cinéma J’avais oublié ça. Ce lieu discret qu’on avait trouvé, adolescents, pour se donner le courage de sauter le pas. « Tu veux aller au ciné avec moi ? » c’était clair. Et même plus que « Tu veux sortir avec moi ? » (Oui/Non cochez la case - arghh mourir de chagrin en écoutant Lionel Richie). On se donnait rendez-vous à l’UGC Normandie qui n’existe plus mais qui était si beau. Au Biarritz ou dans une salle beaucoup plus confidentielle, histoire de ne croiser personne. On se faufilait dans les allées en se débarrassant comme on pouvait de son chewing gum. On se mettait côte à côte les yeux dans l’écran en regardant les pubs. 4720 00 zéro uuuuun. On échangeait deux trois mots et puis la boule enflait dans la gorge quand les lumières s’éteignaient enfin. Il valait mieux avoir choisi un film qu’on avait déjà vu (et pas en VO) ou dont on n’avait rien à fiche parce que bon, vraiment rien n’entrerait de cette fiction-là dans notre mémoire. Seulement le moment où les mains se frôleraient dans le noir et le cœur qui bat. Les visages qui se rapprochent et puis paf, ce moment où des fauteuils de velours rouge et les lueurs d’un long-métrage seraient à jamais le décor de ce début d’histoire. Qui durerait seulement ces deux-heures là peut-être. Et alors ? Ou bien davantage parfois. Je me souviens de ces films-là. Usual suspect (rien compris). Titanic. Bodyguard. Seven (horrible malgré tout). Et de la paume trop moite qui fait ploc ploc mais qu’on garde pourtant dans la sienne. De la douleur dans l’épaule qu’on ne veut pas bouger de peur que le moment s’envole comme se rallumeront forcément les spots de la vraie vie quand défilera le générique. Ça t’a plu ? Allez, longue vie au cinéma.
Le lit superposé C’est ce lieu qui n’est lié qu’à l’enfance. Ou à l’extrême amitié. Aux nuits à bavasser jusqu’à pas d’heure sans se voir, conduites seulement pas le son de la voix de l’autre qui chuchote dans le noir. « Oh vous dormez les filles ! » Oui oui, bien sûr. A refaire ce monde minuscule qui est alors le nôtre. C’est « je prends le haut ! » pour asseoir sa suprématie d’aîné ou de dominant alors que honnêtement, le bas et son côté cocon est bien plus sympa (et ne parlons pas de l’accessibilité directe aux toilettes sans avoir à se fusiller la plante des pieds avant de s’affaler au sol à moitié endormi, indiscutable gros plus). C’est ma sœur qui vomit par-dessus bord et me fait quitter la chambre sororale pour toujours, indignée, mon oreiller sous le bras. C’est les coups d’orteils à travers les lattes du matelas du dessus. C’est « éteins tu soules j’ai envie de dormir ». C’est les matins d’été à tendre l’oreille pour savoir si l’autre est déjà levé, si on a raté le petit-déjeuner en collectivité et ses tartines grillées. C’est cette banquette de psy interactive où chacun est analyste et analysé. C’est les BD dévorées à l’envi, le bruit des pages tournées sans se parler. La petite lampe clipsée au battant, l’impossibilité de faire son lit correctement, plus encore si on est en haut - où on galère par ailleurs à retrouver ses affaires, le haut c’est surcoté je le redis sauf si le plafond est recouvert de ces étoiles autocollantes phosphorescentes qui ornent les nuits douces de nos jeunes années. Ces nuits uniques traversées en lit superposé.
Nous étions trois dizaines ayant pris nos quartiers au Majestic. On avait un peu peur parce qu’on avait perdu certains des nôtres. Mais de nouveaux étaient là. Curieux, courageux. Et puis nous nous sommes serré les coudes pour fabriquer les plus beaux souvenirs. Balancer du rêve dans la grisaille, raconter les histoires derrières ces quelques marches et les écrans noirs. Qu’est-ce qu’on a ri (et même pas pleuré). Et travaillé jusqu’à vaciller. Chaque matin, on est repartis comme si c’était le premier. Ou le dernier. De ces 12 jours et autant de numéros bouclés au coeur de la nuit pour qu’au matin, lorsque le soleil tape sur la Croisette et que s’éveillent les Festivaliers, ils trouvent dans nos pages et nos images ce qui fait la beauté de ce moment particulier. Nous n’oublierons pas Tom, Robert, Kirsten, Bastien, Rihanna et Vassili. Nous n’oublierons pas que nous avons été si unis. Nous n’oublierons pas cette année-là. @bendecoin 📸 @hanounlisa @oscarlett999 @anajimenezparis @fannycallaert @mcbougere @jfdessaint @romain_lnnv @ibralaposte @isabrulier @yves_bottalico_photographe @bea2gala @juliettefgt @mauranehugon @ameliecochet @juliedelaittrevichnievsky @caroline.trnr @julia_azzi @__louise_anne__
J’en ai rêvé. Gala Croisette l’a fait. Bella et Edward réunis en cover de notre quotidien cannois. Kristen Stewart numéro 5, Robert Pattinson numéro 6 de notre 15e édition. Iconique ✨ Comme l’équipe qui compose sa rédaction. 📸 @bendecoin #cannesfilmfestival #twilight #robertpattinson #kristenstewart
Sophie Marceau qui bâcle son discours de remerciement pour quitter une remise de prix et courir manger un poke bowl chez elle en jouant au poker. « Mmmh, c’est bon de décommander », dit la pub Uber Eats, exaltant une tendance aujourd’hui si mondialement éprouvée qu’elle porte désormais un nom : le « flaking ». Ou cette pratique consistant à annuler ses plans au dernier moment par flemme, stress ou conflit d’agenda over-chargé d’obligations diverses et variées. Car oui, selon le site Business Insider, 36 % d’entre nous déclarent s’engager très longtemps à l’avance pour des sorties auxquelles, le moment venu, nous n’avons mais alors plus du tout envie de participer. Hyperconnexion, Fomo (peur de manquer quelque chose), hystérisation mondaine post-Covid… les raisons de ces « save the date » et dates savées tous azimuts sont aussi diverses que les excuses ensuite avancées par ces annuleurs devenus pros dans l’art du flaking kamikaze. « Sorry sorry, ça va être compliqué pour ce soir. 😘 ♥️ » Sans dec. Jadis, décommander à la dernière minute s’apparentait à une telle épreuve interactive (saisir son gros téléphone à touches, s’expliquer, prendre le ton) qu’on y réfléchissait à deux fois avant de faire sauter notre parole donnée. Aujourd’hui, hop, en trois petits coups de pouce sur un écran, nous voilà délesté de toute contrainte et même de toute forme de culpabilité. Car le flaking porte en lui cette part de célébration moderne de nos besoins individuels portée au-delà de l’intérêt collectif. En somme, mieux vaudrait s’écouter et céder à son besoin de self-chouchoutage plutôt que de faire l’effort de respecter ses obligations sociales. Hyperconnectés aux personnages fictifs qui dégoulinent de nos flux Netflix et autres plateformes, mais aussi aux centaines d’« amis » qui peuplent nos existences digitales, n’aurions-nous pas tous peu à peu perdus la connexion au vrai monde alentour, privilégiant ce nid rassurant au détriment des pas de côté qui font le sel de l’existence ? Et de méditer cette pensée lacanienne somme toute avant-gardiste : « Le réel, c’est quand on se cogne. » Flaker ou se cogner ? Rien de fort n’arrive jamais dans la zone de confort.